Le fusing
Cette technique était déjà pratiquée 1500 ans av/JC dans la fabrication d'objets en verre. Au début de note ère, elle fut remplacée par le soufflage. Le verre travaillé au four réapparut en Europe autour de 1870.
Définition :
Le « fusionnage » ou « fusing » consiste à assembler des morceaux de verre superposés dont l’ensemble est porté dans un four à son point de fusion pour former une seule pièce homogène.
Le verre obtenu peut être thermoformé (à condition qu'il ait été bien recuit) ; dans ce cas, la technique est appelée « slumping ».
La difficulté du fusing consiste à maîtriser la cuisson des pièces pour éviter l'apparition des tensions dans la matière. Pour cela, il faut tenir compte de la nature des verres que l'on fusionne.
La compatibilité des verres :
Les verres utilisés doivent être compatibles ; pour cela, ils appartiennent à une même catégorie et possède le même coefficient de dilatation. Ils sont disponibles sous diverses formes : feuilles de verre, verre concassé de granulométries variées (frittes), fil de verre (stringers).
Même si les verres sont compatibles, il peut y avoir des contraintes thermiques. Un verre plus coloré s'échauffe plus. La température des verres n'est donc pas identique, d’où l’apparition de tensions lors du refroidissement.
Les tensions du verre peuvent être mesurées avec un stressomètre.
La technique :
On utilise des fours pouvant monter jusqu’à 1000°C.
Elle consiste à utiliser une plaque de verre appelée « base » puis de superposer d’autres morceaux de différentes couleurs en fonction du résultat souhaité.
Pour éviter que le verre ne casse au contact de la sole du four, on emploie un séparateur (plâtre déshydraté, papier de fibre céramique, poudre à base de silicate d'alumine) car le coefficient de dilatation des deux matières est différent.
Pour éviter que le verre ne perde son aspect brillant pendant la cuisson, on vaporise sur la surface un anti-dévitrificateur (solution à base de borax) qui évite la dévitrification.
La recuisson :
Elle sert à éliminer les tensions moléculaires qui apparaissent lors du refroidissement.
On peut refroidir le verre rapidement sans dommage jusqu'à 550°C, puis exécuter la recuisson. Ce palier se situe en dessous du point de ramollissement et donc en dessous des paliers de travail. A environ 500°C, on doit respecter une durée déterminée par l’épaisseur de la pièce.
Si le four est muni d’un programmateur, on peut définir une courbe de cuisson précise.
Sinon, la descente de température s’opère en ouvrant la porte du four pour laisser s’échapper la chaleur accumulée par les pièces. Lorsque l'on a atteint la température adéquate, on maintient cette chaleur pendant la durée nécessaire.
Conduite d'une cuisson :
- Exemple pour un verre de 7mm d’épaisseur :
Paliers t°C Durée
n°1 0 à 520 Temps = 7,5 x e + 7,5 = 7,5 x 7 mm + 7,5 = 60mn
n°2 520 à 830 Puissance maximale du four
n°3 830 à 532 Inertie du four
n°4 532 Temps = 43 x e - 150 = 43 x 7mm - 150 = 151 mn
n°5 532 à 450 Temps = 43 x e - 150 = 43 x 7mm - 150 = 151 mn
n°6 450 Descente suivant l'inertie du four
Résolution de quelques problèmes :
- Le verre casse :
Il n'y a pas assez de séparateur.
Le verre en coulant autour de la plaque d'enfournement a créé des tensions.
- Film blanc sur la surface du verre :
La plaque d'enfournement n'était pas assez sèche avant la cuisson.
La température est trop élevée pour ce genre de séparateur.
Le verre est trop cuit.
- Dévitrification :
La montée en température n'a pas été assez rapide.
Il n'y a pas assez d’anti-dévitrifiant sur les verres avant la cuisson.
- Bulles :
Le séparateur n'est pas assez sec.
Il n'y a pas assez ou trop de séparateur.
Entassement des morceaux de verre en emprisonnant de l'air en grandes quantités.
La montée en température a été trop rapide.